Enzo chez les Helvètes

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Le 30 décembre dernier, Enzo quittait définitivement Alavés pour le FC Lausanne-Sport. Un choix surprenant pour une carrière fatalement atypique.

La limite entre le « tout » et le « trop » est parfois ténue, souvent toxique. Enzo Zidane a eu tout ce qu’il lui fallait pour réussir. C’était peut-être trop. Les effluves de son prénom, hommage à Francescoli, et bien sûr du nom que lui a légué son paternel, lui ont toujours été irrespirables. Enzo a seulement 22 ans, mais le football en entend parler depuis une bonne dizaine d’années. Si bien qu’aujourd’hui, on serait presque tenté de parler du footballeur à l’imparfait. Une sorte de « je te rembourse demain. » Une éternelle promesse à laquelle on s’efforce de croire un tout petit peu mais qui, au fond, ne dupe personne.

« Ca ne se passait pas très bien »

Cependant, le curseur de l’échec n’est pas évident à situer sur la maigre frise chronologique de sa carrière. Personne ne lui reprochera de ne pas s’être imposé dans l’un des effectifs les plus relevés du globe. Au Deportivo Alavés, « ça ne se passait pas très bien », comme l’a lui-même déclaré le principal intéressé dans un doux euphémisme. Ceux qui l’ont vu jouer cette saison se font rares. Uniquement deux apparitions (contre le Barça et le Celta) en tout début d’exercice, lorsque Luis Zubeldia était aux commandes. Puis plus rien. Pourtant, avec les retours de prêts de Theo Hernandez, Marcos Llorente (Real Madrid) et Victor Camarasa (Bétis Séville), ainsi que les départs de Deyverson (Palmerias) et Kiko Femenia (Watford), il avait de la place dans l’effectif babazorros. Seulement voilà, il n’est jamais entré dans les plans de Gianni De Biasi, ni d’Abelardo. Avant de quitter l’Espagne, Enzo a malgré tout réussi à figurer dans le même XI que Cristiano Ronaldo, Karim Benzema, Marcelo et Achraf Hakimi : celui des déceptions de la première partie de saison de Liga par les internautes de Marca.

Un petit monde qui se connaît bien

Blague à part, si les cloches suisses ne sonnaient pas comme une évidence aux oreilles de beaucoup, elles ne sortent pas de nulle part. Le transfert du jeune franco-espagnol est le fruit de gazouillis dans un petit monde qui se connaît bien. D’abord, le coach de Lausanne-Sport n’est autre Fabio Celestini. Le technicien suisse et Zinédine Zidane sont devenus amis à l’époque où l’un brillait au Real et l’autre à Getafe, dans la banlieue de Madrid. « Nos enfants fréquentaient le même club », expliquait le double Z en octobre 2016. Lui et Laurent Blanc se sont rendus plusieurs fois au pays de Jean-Luc Bideau – le professeur Strauss, dans H – pour diriger des séances d’entraînements de jeunes du LS et de Team Vaud. D’après Le Matin, c’est à ces occasions que Alain Migliaccio, agent historique du coach merengue, a appris que Enzo avait besoin de changer d’air. L’affaire avec le 5e de Super League s’est alors facilement goupillée en tout discrétion. Et si c’est discret, c’est bieng.

Victor Massias
@victor_massias

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