Eibar : Diop, symbole d’un juste milieu

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Arrivé gratuitement en provenance de l’Espanyol durant le mercato, le milieu de terrain Pape Diop (31 ans) est une recrue symbolisant parfaitement la politique du club basque, à savoir compter ses sous et mesurer avec précaution le poids des investissements. Le tout sans la jouer petit bras. 

Crédit : Marca

Chez les observateurs de la Liga, on a l’habitude d’entendre dire qu’Eibar est l’un des clubs les mieux géré du championnat Espagnol. Un éloge qui touche à la fois l’aspect économique mais aussi le domaine sportif. Pourtant, le passif au plus haut niveau est quasi inexistant, le club ayant découvert les joies de la Liga lors de l’exercice 2014/15. Qu’à cela ne tienne, la ville des armes, surnom donné par l’une de ses spécialités industrielles, vient désormais jouer des coudes avec ses voisins aux blasons plus célèbres. Cet été encore, il suffit de voir comment la formation de Mendilibar a digéré la belle 10e place obtenue en 2017.  Si le début de saison fut très éprouvant, avec une courbe brillamment redressée durant le mois de décembre, Eibar n’a pas cédé à la panique. En plus de plusieurs cadres gênés par des blessures (Pedro León en tête), l’exposition nouvelle du club a ouvert plusieurs fenêtres aux joueurs clés pour des départs. Le buteur Sergi Enrich (recruté libre de Numancia) est finalement resté malgré des approches anglaises (et marseillaises), et seul le défenseur central Florian Lejeune a quitté le navire pour Newcastle, contre un joli chèque de 10 millions d’euros. Une somme loin d’être anodine pour un club où la signature du Japonais Takashi Inui, en 2015/16 pour 300 000 euros environs représentait alors l’investissement le plus cher de son histoire, dépassé quelque mois plus tard par le milieu argentin Gonzalo Escalante (1 million) et….Florian Lejeune (1.5 millions d’euros).

Ne pas cracher dans le Diop

Le nez creux, Eibar l’a souvent eu. En plus du génial japonais, on peut rajouter d’autres bonnes pioches, comme Jota (ex-Celta, désormais à Birmingham) ou Keko, arrivé libre d’Albacete et vendu 5M à Màlaga. Mais également la revanche de plusieurs joueurs moyens mais performants sous la houlette de Gaizka Garitano puis José Luis Mendilibar (Dani García, Juncà, Fran Rico) ou encore l’émergence de talents (Capa pour les valeurs sûres, Ivan Alejo pour les joyaux naissants). Avec la multiplication de son budget (passé de 1.4M à près de 40M depuis 2012), Eibar ne s’oublie pas quelques folies, à son niveau. Dans cette case, on note quelques échecs, comme Nano Mesa (acheté 3.2M, prêté à Levante) et Kike Garcia (2M, Middlesbrough), mais aussi des bonnes affaires telles que Paulo Oliveira, (3.5M en provenance du Sporting), le portier Marko Dmitrovic (1M) et surtout le milieu de terrain Joan Jordán, signé pour 1M depuis l’Espanyol et faisant office de révélation en tant que relayeur.

La venue, gratuite, de l’expérimenté Pape Diop, vient gonfler un secteur finalement que peu garni chez Eibar. Exceptés les titulaire Jordán et Dani García, Mendilibar ne peut compter que sur deux éléments de rotation avec Escalante (capable d’animer un couloir) et Rubén García. Ça fait un peut maigre, surtout pour une formation qui mise beaucoup sur l’intensité à la récupération. Le Sénégalais, passé par le Stade Rennais quand il avait 18 ans, n’est pas un récupérateur 5 étoiles mais offre un profil parfait de complément en plus d’être un joueur habitué à l’Espagne. Pour sa première, il a remplacé Jordán en cours de partie et à montré que son apport offensif pouvait compenser sur un court laps de temps une absence de son ancien compère de l’Espanyol. Surtout, l’international peut s’appuyer sur la relation qu’il entretient avec J.L Mendilibar, un coach qui l’a connu à Levante. Avec le prêt d’Orellana (CF Valence), déjà buteur en Liga, Eibar dope ainsi son effectif à moindre frais. Si le premier est annoncé titulaire pour défier Màlaga ce lundi, le second devrait encore démarrer sur le banc, le temps de parfaire sa condition. Jusqu’au bout, tout est fait en bonne intelligence chez les Armeros.

 

Bruno De La Cruz

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