Rodri, une recrue adaptée pour le futur de l’Atlético ?

Atlético Découverte En avant Villarreal

Si rien n’a été officiellement confirmé, le jeune milieu de Villarreal devrait être la première recrue de l’Atlético de Madridpour la saison 2018/19, avec un transfert avoisinant les 25 millions d’euros. Si son passif avec l’équipe A est plutôt mince, le garçon arbore un profil technique et politique pouvant marquer un tournant pour le futur des Colchoneros.

Crédit : Marca.com

Pour la presse ibérique, le doute n’est plus permis : Rodri sera bel et bien un joueur de l’Atlético l’an prochain, et ce jusqu’en 2023. Le relayeur qui a fêté ses 21 ans cet été crève l’écran depuis le début de saison, et l’Atleti n’a pas voulu traîner pour s’accaparer ce joyau dont le nom est griffonné sur plusieurs carnets de gros clubs. Propulsé titulaire chez les jaunes depuis la blessure du capitaine Bruno Soriano, le longiligne milieu de 190 cm impressionne les observateurs à chaque sortie. Pour lui, ce sera un retour au bercail puisqu’il fut non conservé par les Rojiblancos à cause de sa petite taille. Depuis, Rodri Hernandez a bien grandi : s’il n’avait commencé que 8 rencontres de Liga l’an passé, avec le chasuble de jeune joueur d’appui (1380 minutes), il en est à 17 à ce jour, et ce dans la peau d’un pion essentiel. Ajoutez à cette promotion une clause libératoire fixée à 20 millions d’euros et vous avez là un dossier à ne pas rater. Soucieux de rendre à Villarreal la confiance accordée, Rodri a prolongé il y a peu son contrat afin de gonfler légèrement une clause libératoire initialement fixée à 12M€.

Baby Busquets ?

Parmi les joueurs qui ont marqué leur poste, Sergio Busquets est une référence du football des années 2000/10. Grand, capable de garder le ballon, de défendre en avançant et de se dégager d’un pressing sans encombre, le milieu de Barcelone n’est pas aisé à remplacer en cas de pépins. Toutes ces qualités, Rodri les possède. Evidemment, le garçon n’a pas encore atteint l’excellence de l’international, mais son calme et sa morphologie rappellent à s’y méprendre la maturité de son aîné. Placé à la pointe basse du losange de Javi Calleja, Rodri assure avec sobriété  les phases de transition, la relance courte, la protection de son axe défensif. Sa lecture du jeu, des trajectoires et ses grands compas ont même rendu un peu plus ternes les prestations du métronome Manu Trigueros. À tel point qu’en Liga, Rodri collectionne les chiffres forts, d’après Marca :

  • Meilleur récupérateur (140 ballons, devant Illarramendi, Parejo et Ruben Perez)
  • 4e meilleur passeur (derrière Illarramendi, Busquets et Rakitic)

Santi Exposito, son premier entraîneur en U-12, ne tarit pas d’éloge sur Rodri. Dans des propos toujours relayé par le média espagnol, le formateur pense que « Rodri est meilleur offensivement que Busquets, il sera plus complet que lui« .

Subir ou bonifier ?

Sa signature -si elle se confirme- chez l’Atlético pose inévitablement la question de sa capacité à répondre aux exigences de Diego Simeone. Avec Fran Escriba et Javi Calleja, on ne peut pas promettre que les rôles incarnées épouseront des similitudes avec l’idée de jeu du Cholo. Son profil très joueur, Rodri devra peut-être le mettre de côté pour bosser davantage sans ballon et se montrer plus mordant à la récupération, un domaine dans lequel il montre encore un peu de légèreté. Cela dit, il ne faut pas caricaturer la philosophie de Simeone, tout aussi demandeur de profil qui assument leur supériorité présumée face à des adversaires moins biens armés. Actuellement, la légende Gabi (34 ans) n’a plus toutes ses jambes et l’ex de Zaragoza devrait être « le Tiago » de l’année prochaine, à savoir ce joueur d’expérience capable d’être performant dans la rotation. L’avenir se dessinerait donc avec une paire Rodri-Saul Niguez, et là encore la jeune recrue devra composer pour s’exprimer. Une mission qui peut marquer un tournant dans l’orientation du jeu des matelassiers, qui n’a que rarement recruté des joueurs épousant ce registre (Renato, J. Gulavogui, Ruben Perez, Raùl Garcia, Emre, Kranevitter…) sous l’ère du coach argentin, avec peu de réussites -et quelques millions d’euros perdus- vu le nombre d’essais. Au regard de l’aplomb avec lequel le joueur à la  dicté sa loi depuis le lancement de cette saison, le défi peut être excitant et il n’est pas interdit que cette croissance expresse profite aussi à la Seleccion. L’accompagnement -ou le remplacement- de Busquets est là aussi une interrogation certaine. Lors du dernier Euro, c’est Bruno Soriano, longtemps relégué au rang de plan C ou D dans l’esprit de Vicente Del Bosque, qui était le deuxième récupérateur du groupe.  Désormais, le gaucher a été est remplacé par Rodri en club. En sera-t-il de même avec la Roja ?

 

Bruno De La Cruz

 

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