Las Palmas : ascenseur pour l’échafaud

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A la même époque la saison dernière, Las Palmas était l’équipe frisson de Liga. Désormais, l’équipe de Gran Canaria est 19e, minée par des dissensions internes et emmenée par un coach qui a eu son diplôme dans une pochette surprise. Avant d’affronter le Real Madrid ce soir à Santiago-Bernabéu, état des lieux des Pio Pio.

C’était le 1er mars dernier mais c’était il y a une éternité. A Santiago-Bernabéu, dans un match complètement dingue, Las Palmas baladait le Real Madrid. Jusqu’à la 85e minute, les Pio Pio menaient 3-1 et avaient gâché moult opportunités d’achever les Vikingos. En 3 minutes, Cristiano Ronaldo avait sauvé le match nul et l’UDLP était repartie de Madrid avec la sensation d’avoir perdu la partie. Ce match a été le dernier legs de Quique Setién sur le banc amarillo. Depuis un mois, Las Palmas s’engageait sur une pente savonneuse qui est devenue un toboggan cette saison.

Quique off

Crédits : eldiario.es

Le mandat de Quique Setién s’est mal, voire très mal terminé. La phase retour de l’UDLP n’a pas confirmé les espoirs suscités par une première partie de saison brillante. A cet instant, Las Palmas avait tout pour plaire : un jeu séduisant, un effectif composé à plus de 50% par des canteranos, une ciudad deportiva moderne qui allait voir le jour et Kevin Prince Boateng pour le glamour. Adepte des bons coups bien médiatiques, le président Miguel Ángel Ramírez rapatrie Jesé 6 mois en prêt en provenance du PSG. 10.000 supporters se massent au stade de Gran Canaria pour la présentation du fils prodigue. C’est peut-être le début de la fin en réalité. Les arrivées de l’ex du Real Madrid et d’Alen Halilovic désorientent l’attaque des Pio Pio, il y a du vent dans les voiles et Las Palmas termine l’exercice 2016-2017 dans le ventre mou. L’officialisation du départ du Mister le 18 mars, alors même que sa prolongation semblait réglée fin janvier, a accentué le flou entourant le club. Il faut relancer la machine et les Amarillos ont une bonne idée pour remplacer Setién. Sauf que ça va capoter.

Banc des accusés

La bonne idée c’est Roberto de Zerbi. Un accord verbal est trouvé mais l’entraîneur italien est englué dans une action judiciaire contre Palerme, son dernier club. Début juillet, la piste est définitivement abandonnée. Ramírez opte donc pour la solution interne et promeut le duo Manolo Márquez-Juan Carlos Valerón. Coach du filial, Márquez ne fait pas long feu. Difficile de s’adapter à la Liga quand on n’a jamais entraîné au-dessus de la Segunda B… Ajoutez à cela le départ de Roque Mesa, l’aiguilleur du jeu grancanarien, et vous obtenez un jeu désorienté et des résultats en berne. Márquez se rend bien compte qu’il ne fait pas le poids et préfère démissionner plutôt que de persévérer alors qu’il est loin d’avoir sous ses ordres un effectif bâclé.

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Mauricio Lemos, Michel Macedo et Jonathan Viera sont restés, Chichizola réalise de bonnes performances dans les cages, Vitolo est en prêt 6 mois en attendant de rejoindre l’Atlético (en vrai, il est juste venu pour être à la maison et parfaire sa VMA), Sergi Samper quand il n’est pas blessé et Aquilani au milieu ce n’est pas vilain, Calleri, Halilovic (quand il n’est pas blessé bis) et Loïc Rémy pour pallier le départ précipité de KP Boateng : on est dans la première partie de tableau de Liga théoriquement.

L’arnaque Ayestarán

Crédits : mundodeportivo.com

Il manque un dernier clou au cercueil amarillo. Alors que Javi Gracia et Aitor Karanka sont pressentis pour remplacer Márquez, Ramírez décide d’engager Pako Ayestarán. Visiblement son passage à Valencia n’est pas connu du tous… L’ancien préparateur physique et assistant de Rafa Benítez, un fait d’arme qui lui sert de CV pour faire croire qu’il a les épaules d’un entraîneur principal, c’est à peu près ce qui pouvait arriver de pire pour l’UDLP. Son bilan en Liga depuis le 1er octobre : 4 défaites en autant de matches, 15 buts encaissés pour 3 inscrits. Son unique succès est un match de Copa contre le Deportivo, également mal barré. Sauf que les Blanquiazules ont eu la bonne idée de gagner le vrai duel qui comptait, celui en championnat, la semaine dernière, à Gran Canaria (1-3). Et pour ajouter au malaise, Tannane et Rémy se sont mis sur la gueule à l’entraînement. Le groupe vit bieng. Alors même si le Real Madrid n’est pas au sommet de sa forme, on voit mal les Pio Pio rééditer leur performance de mars. Ça, c’était dans une autre vie. A présent, Las Palmas doit croire en un miracle pour se maintenir. Un maintien qui ne pourra arriver qu’avec un coach qui connaît vraiment son métier.

François Miguel Boudet
@fmboudet

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