Valencia CF : quel avenir pour Carlos Soler côté gauche ?

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C’est la nouveauté de la saison à Valencia. Dans son 4-4-2 à plat, Marcelino García Toral a replacé Carlos Soler côté gauche. Depuis janvier et son entrée dans le groupe professionnel, c’est le troisième poste qu’occupe la pépité che. Après un examen de passage réussi contre Las Palmas, Soler va passer l’épreuve du feu contre le Real Madrid puis l’Atlético.

En quelques mois à peine, Carlos Soler est passé dans une autre dimension. De cadre du Valencia Mestalla, l’équipe B du VCF qui évolue en Segunda B (3e division espagnole), à titulaire en Liga, il ne s’est écoulé qu’un mois. Utilisé pour la première fois par Cesare Prandelli en décembre 2016, Voro en a fait une figure incontournable de son XI dès janvier 2017. Comme quoi, le marasme sportif des Murciélagos a eu du bon…

Trois postes en 9 mois

Carlos Soler a changé de statut en même que de numéro (il a troqué le 28 contre le 18). Il a aussi changé de poste. D’abord numéro 6, il a ensuite évolué un cran au-dessus, en position de 8. Capable aussi bien de défendre, récupérer, relancer, jouer vers l’avant et marquer, Soler est passé de successeur de David Albelda à celui d’héritier de Rubén Baraja. Oui, le Valencianisme a tendance à s’enflammer rapidement, dans un sens comme dans l’autre. Avec l’arrivée de Marcelino sur le banc du VCF, Soler a dû s’exiler sur le côté gauche pour laisser l’axe à Álvaro Medrán et Dani Parejo. L’arrivée de Geoffrey Kondogbia ne devrait pas changer la donne : la banda izquierda sera 100% cantera blanquinegra avec José Gayà ou Lato au poste de latéral.

Un nouveau rôle de meneur excentré

La qualité première de Carlos Soler c’est de savoir se propulser vers l’avant et sentir le jeu. Sa position excentrée aurait donc tendance à atténuer ses facultés. Néanmoins, dans le dispositif tactique de Marcelino, avec un 6 « pur » (Medrán contre Las Palmas, Geoffrey Kondogbia sous peu) et Dani Parejo intouchable dans l’axe, l’exil est donc une obligation. Les observateurs assidus du Valencia CF déplore la perte de « protagonismo » de Soler dont l’influence serait assurément plus marquée dans le coeur du jeu. Pour autant, cette position permet aux Valenciens d’avoir un côté gauche fort, une marque de fabrique.

Contre Las Palmas, Soler a quasiment joué en deuxième meneur de jeu, capable d’orienter le jeu, de jouer en profondeur, d’intervenir entre les lignes et déséquilibrer en phases de contre-attaque. Le milieu Pio-Pio a eu beaucoup de mal à contrer son influence, notamment grâce au pressing incessant pratiqué par tout le bloc, y compris par Dani Parejo, bien plus impliqué qu’à l’ordinaire. Au final, le pourcentage de passes réussies de Soler est énorme (91.8%). Il a constamment joué vers l’avant dans le dernier tiers du terrain et de manière équitable, principalement vers Rodrigo Moreno, João Cancelo et, évidemment Simone Zaza qui a inscrit le but de la victoire sur un service parfait de l’international sub-21.

Flèche verte : passe réussie / flèche rouge : passe ratée / flèche jaune : passe réussie suivie d’un tir / flèche bleue : passe décisive

Le Real Madrid et l’Atlético pour valider ce repositionnement 

Contre Las Palmas, une équipe orpheline de son métronome Roque Mesa, les débuts officiels de Carlos Soler sur le côté gauche ont été une réussite. C’était presque l’adversaire parfait pour démarrer et gagner en confiance. Cependant, les 2e et 3e journées proposent une opposition autrement plus consistante avec le Real Madrid dimanche soir à Santiago-Bernabéu puis l’Atlético de Madrid à Mestalla après la trêve internationale. Merengues comme Colchoneros disposent d’un milieu de terrain agressif et de latéraux de classe internationale, même si Juanfran côté Atleti est légèrement en retrait. Face à davantage de pression, comment se traduira l’influence de Soler ? N’oublions pas que le joueur n’a que 20 ans et le temps de grandir. Mais c’est en partie sur lui que Valencia s’appuiera pour prendre des points face à ses deux cadors et valider les belles choses entrevues contre Las Palmas.

 

François Miguel Boudet
@fmboudet

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